Le genre de morceaux astronomique qui fait danser les foules saoules et transpirantes. Une douceur du chant et la libération quand réapparaissent les beats.

On pourrait même imaginer la scène d'un premier baiser dans un film d'auteur genre "nouveau cinéma français" avec Léa Seydoux, dans une fête en appartement où on a sorti le stroboscope et ou les t-shirts blancs sont fluorescents. La belle danse et le clochard la fixe puis se rapproche. Sans se parler ni se regarder, ils se mettent à danser puis s'enlacer.

Nous ne vous donnerons pas la suite du film, qui à coup sûr va approfondir mais sans parole (les regards parleront d'eux-même) la relation complexe d'un amour bourgeois-bohême parisien où lui fume trop et elle rêve d'ailleurs. Le "nouveau cinéma français" quoi...

En tout cas, ce morceau nous reste dans la tête depuis quelques semaines et donne envie de groover. Avec Léa Seydoux pourquoi pas.

Ce son sent les jeans délavés et déchirés par l'usure des après-midi d'ennui passés à explorer des bourgades post-industrielles désafectées.

Ce son sent les années 90 mais a été produit en 2011, année qui nous avait surpris par la résurgence d'un son rock où les guitares sont métalliques et la batterie joue plus des toms que de la double pédale.

Ce son est australien, ouvre le bel album Twerps du groupe Twerps, et sans être un tube absolu reste dans l'oreille et nous induit une sensation de douce liberté dans un environnement puant. Dreaming.

Chronique coup de coeur pour un groupe qui fait du bien quand on l'entend, un groupe qui a assimilé le meilleur du funk et de la soul et qui a secoué le tout dans un shaker Made in Brooklyn. Un groupe qui a inspiré et qui s'est laissé inspirer.

New-Yorkais issus de divers formations (Sharon Jones, Antibalas...) et compositeurs d'une soul moderne très évocatrice d'un "son Nova" (du nom de la radio qui passe des trucs soul modernes), le Menahan Street Band a sorti un album Make the Road by Walking en 2008.

Un album plus qu'agréable à écouter, et certains ont tellement aimé qu'ils se sont servi pour fabriquer leurs propres hits. 

L'original

Et le mec qui rend autant hommage qu'il sample :

Et puis de fil en aiguille, leur soul instrumentale a pu servir à une voix éternelle.

L'original :

La voix :

Cette musique du menahan Street Band et la voix de Charles Bradley deviennent alors indissociables, les premiers jouant les instrumentaux du second, notamment pour l'album de Bradley (chroniqué ici-même).

Pour notre plus grand bien.